Édition du vendredi 20 juin 2008
Le Conseil constitutionnel valide la loi OGM mais encadre son application
Le Conseil constitutionnel a examiné le 19 juin les recours dont il avait été saisi par plus de soixante députés et plus de soixante sénateurs à lencontre de la loi relative aux organismes génétiquement modifiés. Les saisines mettaient en cause la procédure mise en uvre pour ladoption de la loi ainsi que ses articles 2, 3, 6, 7, 8, 10, 11 et 14. Le Conseil a rejeté lensemble des griefs sous réserve dune déclaration dinconstitutionnalité prononcée, à compter du 1er janvier 2009, à lencontre des neuvième et treizième alinéas de larticle 11.
La loi OGM a été adoptée en termes identiques par les deux assemblées après le vote dune question préalable par lAssemblée nationale et la réunion dune commission mixte paritaire provoquée par le Premier ministre. Les requérants soutenaient que ladoption de la question préalable interrompait lexamen du texte et quil avait été porté atteinte à leur droit damendement en commission mixte paritaire (CMP). Le Conseil constitutionnel a jugé quil ressort de larticle 45 de la Constitution que le rejet dun texte par lune ou lautre des deux assemblées ninterrompt pas les procédures prévues pour parvenir à ladoption dun texte définitif. Il a également constaté, dune part, que les conditions de réunion dune commission mixte paritaire étaient réunies et, dautre part, que cette CMP sest effectivement prononcée sur tous les articles de la loi.
Les requérants soutenaient que les articles 2, 3 et 6 de la loi méconnaissaient le principe de précaution (article 5 de la Charte de lenvironnement). Ils soutenaient également que les articles 10 et 11 de la loi méconnaissaient le principe dinformation du public (article 7 de la Charte). Le Conseil constitutionnel a jugé que toutes les dispositions de la Charte de lenvironnement avaient valeur constitutionnelle. Il a constaté quen lespèce, celles-ci étaient respectées par la loi:
Dune part, la loi, qui organise un régime dautorisation préalable des OGM et qui soumet leur culture à des procédures dévaluation, de surveillance et de contrôle, ne méconnaît pas le principe de précaution lorsquelle organise la coexistence des cultures OGM et non OGM.
Dautre part, le législateur a pris des mesures propres à garantir le respect, par les autorités publiques, du principe de précaution à légard des OGM. Ainsi, pour lapplication de la loi, il reviendra à ces autorités de prendre en compte ce principe, espèce par espèce, pour chaque autorisation de culture.
Enfin le respect du principe dinformation du public est garanti par plusieurs mesures législatives de publicité (publicité des avis du Haut conseil des biotechnologies sur chaque autorisation, publicité du registre des parcelles où sont cultivés les OGM, etc.).
Les requérants soutenaient que la loi nassurait pas une correcte transposition des directives communautaires. Après les avoir examinées, le Conseil a jugé quaucune des dispositions législatives nétaient incompatibles avec ces directives. Il a donc écarté ce grief.
Par ailleurs, la révision de la Constitution du 1er mars 2005, le constituant a accru le domaine de la loi en matière denvironnement. Dune part, les articles 3 (principe de prévention), 4 (principe pollueur-payeur) et 7 (principe dinformation du public) de la Charte renvoient expressément à la « loi » pour fixer les « conditions » de leur mise en uvre. Dautre part, larticle 34 de la Constitution a été modifié pour prévoir que : «La loi détermine les principes fondamentaux (
) de la préservation de lenvironnement».
Ces nouvelles règles constitutionnelles renforcent lintervention du législateur. Ainsi, il nappartient quau législateur de préciser «les conditions et les limites» dans lesquelles doit sexercer le droit de toute personne à accéder aux informations relatives à lenvironnement détenues par les autorités publiques (article 7 de la Charte). Ne relèvent alors du pouvoir réglementaire que les mesures dapplication des conditions et limite
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
La directive européenne sur les déchets est adoptée définivement
Les modalités des élections des membres du conseil d'administration de la CNRACL
Tourisme: l'Association des régions de France déplore «la faiblesse des moyens»
Retrouver une édition
Accéder au site